L'Ocnogyne en France
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L'Ocnogyne en France
Dans le guide des papillons nocturnes de France récemment paru (33,25 Euros sur amazon.fr) l’Ocnogyne ibérique est représentée au numéro 828 de la planche 31.
En réalité la photo est celle de l’espèce type en Espagne. En France, dans les Pyrénées-Orientales se rencontre exclusivement la sous-espèce hemigena (Graslin, 1850) qui est bien différente.
Depuis un siècle il n’as jamais été fait mention de captures en France hormis les 2 exemplaires capturés à la lumière à Jujols le 18 mai 1992 à 850 m et 1250 m d’altitude à la lumière (S. Peslier leg.)
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En réalité la photo est celle de l’espèce type en Espagne. En France, dans les Pyrénées-Orientales se rencontre exclusivement la sous-espèce hemigena (Graslin, 1850) qui est bien différente.
Depuis un siècle il n’as jamais été fait mention de captures en France hormis les 2 exemplaires capturés à la lumière à Jujols le 18 mai 1992 à 850 m et 1250 m d’altitude à la lumière (S. Peslier leg.)
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Re: L'Ocnogyne en France
Salut Serge et bonjour à tous !!!
Concernant cette bête, un collègue l'a déja prise à Molitg-les-Bains (66) et il me semble bien avoir entendu parler d'observations du côté de Mont-Louis (Barry Goater peut-être ?). Par contre, ces données ne sont pas publiées à ma connaissance?
David
Concernant cette bête, un collègue l'a déja prise à Molitg-les-Bains (66) et il me semble bien avoir entendu parler d'observations du côté de Mont-Louis (Barry Goater peut-être ?). Par contre, ces données ne sont pas publiées à ma connaissance?
David
David Demerges- Messages : 4
Date d'inscription : 22/11/2007
Re: L'Ocnogyne en France
Je n'ai pas connaissance de données contemporaires publiées.
Pour information la seule publication que je connaisse est de 1900 !
Capitaine Xambeu. Le Naturaliste 2° Série 14 : 45-46, 1900.
Ponte de Trichosoma hemigenum De Graslin Lépidoptère du groupe des Chélonides
En mai, dès l'éclosion de l'adulte, le mâle se met en quête d'une femelle ; son vol est lourd, bas, saccadé ; dès qu'il perçoit les approches de l'une d'elles, il redouble d'activité. La femelle presque privée d'ailes, véritable paria de la création, reste stationnaire durant ce temps, elle aussi a senti les effluves du reproducteur, dans cette attitude passive, elle relève par intervalles l'extrémité de son abdomen ; aussitôt les deux sexes en contact, a lieu l'accouplement, par superposition, le mâle dessus ; la copulation est longue, elle dure la journée entière ; dès la disjonction des deux conjoints, le mâle traine une existence pénible, il est épuisé, il meurt peu de temps après, à moins qu'il ne soit au préalable happé par l'une des nombreux sauriens qui sont à ce moment de l'accouplement si communs sur les garrigues rocailleuses des environs de Ria où ont été faites nos observations. Le femelle dès lors fécondée, traine son lourd abdomen tout en procédant au dépôt de sa ponte qu'elle éparpille par paquets de dix à douze oeufs chacun, non loin, peu distants les uns des autres ; elle meurt à son tour après avoir ainsi assuré le sort de la régénération de l'espèce et laissé la nature le soin d'en faire éclore les germes, mais sans espoir de voir naitre, encore moins d'élever sa postérité ; il est vrai de dire que la jeune chenille dispose dès sa naissance de moyens suffisants pour vivre d'elle même sans être tenue de se mettre sous la tutelle de parents.
Oeuf : Longueur, 5 mm 06 ; diamètre, 0 mm 04. Suborbiculaire, blanchâtre, lisse et luisant, finement pointillé, à pôles arrondis, à coquille résistante.
Quelques poils sont s'est dépilée la mère durant l'entre-temps de la ponte ont été parsemés sur les oeufs, lesquels sont petits, étant donné la taille de la femelle, mais ont été pondus au nombre de plus de 150. Leur éclosion aura lieu une quinzaine de jours après, chacun donnant naissance à jeune chenille vive, alerte, occupée sans perdre de temps à rechercher sa nourriture, les feuilles des diverses plantes basses qui constituent la végétation rabougrie de nos coteaux : ce nombre d'oeufs était nécessaire pour assurer la continuité de l'espèce, parce que dès leur troisième mue les chenille seront poursuivies et traquées par des diptères du groupe des Muscides qui déposeront sur leur corps, dans les mailles du système pileux, des oeufs desquels écloront des vers qui vivront du tissu adipeux de la chenille ; de ces vers ensuite transformés, l'éclosion aura lieu en avril seulement, c'est à dire lorsque la chenille se sera transfigurée en chrysalide : ce fait de parasites internes est particulier à beaucoup de chenilles, elles peuvent nourrir dans leur corps, tout en continuant à vivre, des parasites qui leur sont spécifiquement inféodés, et cela jusqu'au moment de leur première transformation, laquelle est suivi de mort.
Ces diptères diminueront d'une quantité sensible le nombre des éclosions du papillon ; pour y remédier, le créateur n'a pas voulu laisser anéantir l'espèce à la conservation de laquelle il apporte un soin jaloux, il l'a maintenue en donnant à la mère les moyens de déposer une quantité considérable d'oeufs.
Adulte : Dans les environs de Ria le papillon est introuvable, il se dissimule trop bien pour qu'on puisse le découvrir ; en hiver, il est possible de se procurer la chenille, puis de l'élever sans grandes difficultés ; au printemps, en mars et avril, on peut recueuillir contre les pierres la chrysalide qu'il est aisé de reconnaitre à sa forme relativement petite pour une Chelonide, ainsi qu'au lâche réseau qui l'enveloppe.
Pour information la seule publication que je connaisse est de 1900 !
Capitaine Xambeu. Le Naturaliste 2° Série 14 : 45-46, 1900.
Ponte de Trichosoma hemigenum De Graslin Lépidoptère du groupe des Chélonides
En mai, dès l'éclosion de l'adulte, le mâle se met en quête d'une femelle ; son vol est lourd, bas, saccadé ; dès qu'il perçoit les approches de l'une d'elles, il redouble d'activité. La femelle presque privée d'ailes, véritable paria de la création, reste stationnaire durant ce temps, elle aussi a senti les effluves du reproducteur, dans cette attitude passive, elle relève par intervalles l'extrémité de son abdomen ; aussitôt les deux sexes en contact, a lieu l'accouplement, par superposition, le mâle dessus ; la copulation est longue, elle dure la journée entière ; dès la disjonction des deux conjoints, le mâle traine une existence pénible, il est épuisé, il meurt peu de temps après, à moins qu'il ne soit au préalable happé par l'une des nombreux sauriens qui sont à ce moment de l'accouplement si communs sur les garrigues rocailleuses des environs de Ria où ont été faites nos observations. Le femelle dès lors fécondée, traine son lourd abdomen tout en procédant au dépôt de sa ponte qu'elle éparpille par paquets de dix à douze oeufs chacun, non loin, peu distants les uns des autres ; elle meurt à son tour après avoir ainsi assuré le sort de la régénération de l'espèce et laissé la nature le soin d'en faire éclore les germes, mais sans espoir de voir naitre, encore moins d'élever sa postérité ; il est vrai de dire que la jeune chenille dispose dès sa naissance de moyens suffisants pour vivre d'elle même sans être tenue de se mettre sous la tutelle de parents.
Oeuf : Longueur, 5 mm 06 ; diamètre, 0 mm 04. Suborbiculaire, blanchâtre, lisse et luisant, finement pointillé, à pôles arrondis, à coquille résistante.
Quelques poils sont s'est dépilée la mère durant l'entre-temps de la ponte ont été parsemés sur les oeufs, lesquels sont petits, étant donné la taille de la femelle, mais ont été pondus au nombre de plus de 150. Leur éclosion aura lieu une quinzaine de jours après, chacun donnant naissance à jeune chenille vive, alerte, occupée sans perdre de temps à rechercher sa nourriture, les feuilles des diverses plantes basses qui constituent la végétation rabougrie de nos coteaux : ce nombre d'oeufs était nécessaire pour assurer la continuité de l'espèce, parce que dès leur troisième mue les chenille seront poursuivies et traquées par des diptères du groupe des Muscides qui déposeront sur leur corps, dans les mailles du système pileux, des oeufs desquels écloront des vers qui vivront du tissu adipeux de la chenille ; de ces vers ensuite transformés, l'éclosion aura lieu en avril seulement, c'est à dire lorsque la chenille se sera transfigurée en chrysalide : ce fait de parasites internes est particulier à beaucoup de chenilles, elles peuvent nourrir dans leur corps, tout en continuant à vivre, des parasites qui leur sont spécifiquement inféodés, et cela jusqu'au moment de leur première transformation, laquelle est suivi de mort.
Ces diptères diminueront d'une quantité sensible le nombre des éclosions du papillon ; pour y remédier, le créateur n'a pas voulu laisser anéantir l'espèce à la conservation de laquelle il apporte un soin jaloux, il l'a maintenue en donnant à la mère les moyens de déposer une quantité considérable d'oeufs.
Adulte : Dans les environs de Ria le papillon est introuvable, il se dissimule trop bien pour qu'on puisse le découvrir ; en hiver, il est possible de se procurer la chenille, puis de l'élever sans grandes difficultés ; au printemps, en mars et avril, on peut recueuillir contre les pierres la chrysalide qu'il est aisé de reconnaitre à sa forme relativement petite pour une Chelonide, ainsi qu'au lâche réseau qui l'enveloppe.
Re: L'Ocnogyne en France
Merci Serge pour la transcription de ce récit qui "sent le vrai" !
Apparemment le Capitaine Xambeu avait dû l'observer assez souvent pour pouvoir en faire une description aussi détaillée
N.B. : la "longueur" de l'oeuf doit être de 0,06 mm et non de 5,06 mm !
Apparemment le Capitaine Xambeu avait dû l'observer assez souvent pour pouvoir en faire une description aussi détaillée
N.B. : la "longueur" de l'oeuf doit être de 0,06 mm et non de 5,06 mm !
Re: L'Ocnogyne en France
Merci beaucoup pour ces infos Serge, mais y'a quelques chose qui me pose question.
Xambeu ecrit : "en hiver, il est possible de se procurer la chenille". Il me semble bien, et c'est apparemment confirmé par les espagnols (http://www.mma.es/secciones/biodiversidad/especies_amenazadas/invertebrados/libro_rojo_lep/pdf/Ocnogynazoraida.pdf ) et un collègue français, que c'est la chrysalide qui hiverne !!!
Tu as d'autres infos dessus ?
DD
Xambeu ecrit : "en hiver, il est possible de se procurer la chenille". Il me semble bien, et c'est apparemment confirmé par les espagnols (http://www.mma.es/secciones/biodiversidad/especies_amenazadas/invertebrados/libro_rojo_lep/pdf/Ocnogynazoraida.pdf ) et un collègue français, que c'est la chrysalide qui hiverne !!!
Tu as d'autres infos dessus ?
DD
David Demerges- Messages : 4
Date d'inscription : 22/11/2007
Re: L'Ocnogyne en France
La ponte ayant lieu la deuxième quinzaine du mois de mai, l'éclosion 15 jours après, il semble logique que se soit la chrysalide qui hiverne !
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